Interview de Guillaume G., Chef de projet Eclairage Adaptatif Groupe Renault et tuteur ingénieur.
Pourriez-vous nous dire en quoi la formation Electronique et Informatique, Systèmes Communicants correspond à votre activité ?
Nous travaillons sur l’éclairage automobile qui, avec l’arrivée massives des LEDs, devient de plus en plus électronisé et intelligent (éclairage différent en ville ou à la campagne…). L’utilisation des LEDs rend le champ des possibles beaucoup plus important sur les différentes fonctions de l’éclairage et les déterminons à travers différentes spécifications de calculateurs et pièces. La formation académique correspond parfaitement à cette nouvelle tendance car les jeunes ont des cours aussi bien sur le réseau, que le Hard ou le Soft qui sont des compétences que nous recherchons. Notre apprenti a donc toutes les clés pour assimiler nos besoins, proposer des solutions nouvelles et innovantes, tout en apportant des réponses concrètes à nos questions.
Que pensez-vous de l’adéquation de cette formation avec vos besoins ?
Cette formation répond parfaitement aux besoins d’un secteur tel que le nôtre. Nos domaines d’activités sont larges dans notre service : optique, électronique, simulation mécanique et photométrique, approche systémique etc. Nous avons effectivement tendance à orienter les missions de notre apprenti vers ces domaines de compétences et plus particulièrement vers celui dans lequel il identifiera et développera ses qualités professionnelles. Ces missions sont à la fois utiles pour l’entreprise mais aussi pour l’apprenti car elles lui permettent d’être dans la pratique et de voir concrètement leur aboutissement, ce qui est aussi motivant. Nous cherchons naturellement à tirer profit des capacités de nos apprentis, il ne faut pas le cacher mais nous mettons toujours un point d’honneur à les former et à les accompagner durant leur période chez nous.
Comment constatez-vous l’acquisition progressive des compétences (professionnelles mais aussi académiques) par votre apprenti durant ces trois années de formation ?
Nous avons remarqué la prise d’assurance et la montée en compétence de notre apprenti depuis son arrivée. Il était discret au départ mais avec de réelles capacités d’analyse à aujourd’hui, où il sait détecter et analyser nos besoins, proposer des solutions nouvelles, gérer des situations de manière autonome en faisant appel à son réseau interne si besoin (il est actuellement en 3e année).
Le rythme d’apprentissage Ingénieurs 2000, est sur un rythme progressif au cours des 3 ans. Qu’en pensez-vous ? Comment gérez-vous les périodes d’absences ?
Effectivement, les périodes en entreprise sont assez courtes durant la première année. Il faut le prendre en compte dans les sujets confiés et privilégier des tâches de fond, sans fortes contraintes temporelles pour l’entreprise. On a privilégié la première année pour donner à notre apprenti du savoir afin qu’il ait de solides bases : il a su les développer les années suivantes sur les phases plus longues de son alternance, en réalisant des missions plus complexes, et surtout à plus fort enjeux pour l’entreprise et par voie de conséquence pour lui dans l’entreprise.
Est-ce la 1re fois que vous recrutez un apprenti ? Sur quels critères l’avez-vous sélectionné ?
Notre service recrute régulièrement des apprentis de bac +2 à +5 avec différentes colorations techniques selon le cadre des missions que nous proposons. Pour ma part, il s’agissait ici du deuxième apprenti bac +5, et premier issu de l’ESIPE. La pré-sélection a d’abord eu lieu par la lecture du CV avec les projets et petits jobs qui étaient mentionnés dessus. Ces critères semblaient correspondre à nos attentes et besoins. Lors de l’entretien, il a d’abord su montrer que son CV n’était pas enjolivé mais surtout, j’ai senti que je pouvais m’entendre avec lui, ce qui permet de bonnes conditions pour travailler en équipe.
Pourriez-vous nous décrire les missions de votre apprenti depuis le début de son contrat ?
Nous avons axé ces trois années d’apprentissage autour d’un fil rouge « validations système éclairage ». Le but était aussi de l’accompagner dans sa progression. Durant sa première période en entreprise, nous lui avons confié des tâches de fond, sans gros enjeux. Par exemple, il a « dépoussiéré » et détecté des lacunes dans nos plans : il a automatisé la rédaction de plans de validations en se basant sur des véhicules physiques pour comprendre les attendus et la complexité des fonctions.
L’année suivante, nous avions besoin de disposer d’un véhicule démonstrateur pour définir au physique une nouvelle fonction d’éclairage que nous imaginions. Grâce à une bonne compréhension de nos besoins et un travail avec d’autres services comme le service architecture électronique, il a proposé une solution de prototypage rapide et peu coûteuse apprise à l’école, inconnue de notre service (solution Arduino). Sa proposition ayant entièrement répondu à notre besoin, il a ensuite réalisé les différentes présentations de communications aux différents services décideurs de ce type de fonction. Cette nouvelle fonction est aujourd’hui au stade de développement pour la série.
Pour sa prochaine et dernière période en entreprise, nous lui donnerons une coloration internationale avec nos partenaires tout en développant une solution de validation d’une autre fonction en partant d’une feuille blanche. Aujourd’hui, nous travaillons tous les jours en anglais avec nos partenaires lors de réunion en web conférence, mail, ou lors de déplacement professionnel pour des revues de projets ou d’audit. Cette mission sera donc pour lui, l’occasion de monter en compétences sur l’anglais qui est indispensable dans nos métiers.
Au sein de votre entreprise, quels sont les apports d’un apprenti ?
Un apprenti présente un regard neuf et extérieur, non biaisé sur un problème dans lequel on peut facilement s’enliser pour y travailler tous les jours. De plus, une entreprise, si elle peut se le permettre, a tout à gagner en embauchant un apprenti en fin de période. Il est formé, connait les processus et possède alors la culture de l’entreprise. Il peut même éventuellement continuer une activité déjà commencée en phase d’apprentissage. Nul besoin alors de repartir sur une phase de formation complète nécessaire à une personne nouvelle sur le poste, voire au sein de la société.